Les conséquences de l’instabilité des prix agricoles
L’instabilité des prix des matières premières agricoles (MPA) représente un enjeu majeur pour les économies agricoles et les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale. Cette volatilité accrue, résultant de facteurs climatiques, économiques et géopolitiques, a des conséquences profondes sur l’ensemble des acteurs du secteur agroalimentaire, du producteur au consommateur.

Deux tendances principales se dégagent.
Pour les agriculteurs, l’instabilité des prix se traduit par une perte de revenus et une évolution bien souvent erratique des coûts d’approvisionnement (engrais, nourriture pour le bétail), rendant difficile toute planification à moyen et long terme.
Les producteurs spécialisés dans les grandes cultures, telles que le blé, le maïs ou le soja, sont particulièrement exposés aux fluctuations rapides des prix mondiaux, influencés par la spéculation et les aléas climatiques. Par exemple, en 2024, la production de blé tendre en France a chuté à 25,5 millions de tonnes (contre 35,1 M de tonnes en 2023), entraînant une baisse de 30,3 % de la valeur de cette production sur un an1. Fait nouveau, cette volatilité ne se limite plus aux grandes cultures de céréales : son impact s’étend aux arboriculteurs, maraîchers, éleveurs et pécheurs, qui doivent désormais faire face à une volatilité accrue du prix de vente de leurs productions et du prix d’achat de leurs intrants.
Les coûts de production sont en effet de plus en plus fluctuants, en lien avec l’évolution du prix des intrants. Selon l’Insee2, les prix des engrais et amendements ont connu une augmentation de plus de 75% en 2022, avec un impact direct sur la rentabilité des exploitations. La conjonction de la baisse du prix de vente et la hausse des coûts d’achat fragilise le modèle des exploitations agricoles et met en péril leur viabilité financière.
Dans les pays industrialisés comme la France et nombre de ses voisins européens, ces fluctuations affectent aussi les chaînes de distribution et d’approvisionnement. Les industriels et distributeurs doivent répercuter ces variations sur les consommateurs finaux, ou absorber les coûts, ce qui peut impacter leur rentabilité et, à terme, leur pérennité.
Les industriels de l’agro-alimentaire font donc face à un « effet ciseau » qui pèse fortement sur leur rentabilité : des prix de vente négociés plusieurs mois à l’avance avec la grande distribution, et des coûts d’approvisionnement en intrants agricoles qui peuvent connaître de fortes hausses. Conséquence : excepté lors du Covid, l’industrie agro-alimentaire a perdu un point de marge par an depuis 2000.
Les acteurs de l’agro-alimentaire font face à un « effet ciseau » qui pèse fortement sur leur rentabilité
Ces fluctuations de prix ont un impact sur le consommateur final. Les chaînes de distribution sont contraintes de répercuter les variations des coûts sur les prix finaux, ce qui affecte directement le pouvoir d’achat des ménages. Cependant, cette répercussion n’est pas toujours linéaire : par exemple, en mars 2023, les prix à la production des produits agricoles ont diminué de 1,9 % sur un mois, après une hausse de 1,1 % en février. Pourtant, sur un an, les prix à la consommation des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont bondi de 16,9 %, avec des hausses particulièrement marquées pour les légumes frais et les huiles et graisses. Cette situation illustre les décalages possibles entre les coûts à la production et leurs répercussions sur les prix finaux, dus à des intermédiaires, des contraintes logistiques ou des variations sur d’autres segments de la chaîne d’approvisionnement.
Cette situation accroît la vulnérabilité alimentaire des ménages, en particulier les plus modestes, qui consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation. Selon l’Insee, en 2014, les ménages français allouaient en moyenne 20,4 % de leur dépense de consommation à l’alimentation, à domicile ou en dehors. La hausse des prix des produits de base peut ainsi limiter l’accès à une alimentation saine et équilibrée. Et la montée des prix des fruits et légumes fragilise par ailleurs l’accès à une alimentation saine, renforçant les inégalités alimentaires.
L’instabilité des prix perturbe également les stratégies d’investissement dans les chaînes de valeur agricoles. Les entreprises hésitent à investir dans des projets à long terme en raison de l’imprévisibilité des marges. De plus, les petits exploitants agricoles, qui représentent une large part de la production dans de nombreux pays, peinent à accéder aux instruments de financement et aux outils de couverture des risques, comme les assurances ou les contrats à terme.

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