La volatilité des prix agricoles a un impact différent selon la filière
La volatilité des prix agricoles est une réalité mondiale, mais son impact varie selon les filières en raison de facteurs économiques, logistiques, structurels et climatiques.

La volatilité varie d’abord en fonction de la nature du produit.
Les matières premières agricoles (MPA) périssables, comme les fruits et légumes frais, doivent être écoulés rapidement, ce qui ne permet pas d’attendre que la fluctuation des prix ait diminué. C’est par exemple le cas des fraises : les fortes pluies de l’été 2023 en ont retardé la récolte, mais l’impossibilité de les stocker a entraîné une commercialisation immédiate, ce qui les a mises en concurrence avec les fruits à noyaux et a fait chuter leur prix1. Au contraire, les produits pouvant être stockés bénéficient d’une forme de protection. Jean-Marc, producteur de pommes rencontré au Salon MED’Agri d’Avignon en octobre dernier, nous a partagé son relatif sentiment de sécurité face à la volatilité : « si le prix des pommes baisse trop, je les stocke pendant quelques semaines jusqu’à ce qu’il remonte ». C’est également le cas pour les céréales telles que le blé, dont le stockage permet de lisser les fluctuations de prix (en prenant en compte, évidemment, le prix de location d’un silo de stockage).
La volatilité dépend ensuite des caractéristiques du marché et du produit.
Les produits échangés sur les marchés internationaux subissent naturellement une forte exposition aux perturbations géopolitiques. Elle dépend aussi des caractéristiques de l’offre de la demande du produit : par exemple, les filières dont l’offre est très concentrée sont davantage vulnérables aux crises locales. Du côté de la demande, la variable principale est l’élasticité : les produits dont la demande est inélastique – c’est-à-dire les produits consommés même si leur prix augmente- sont particulièrement exposés à la volatilité. C’est par exemple le cas des engrais azotés2, dont le prix a augmenté de 180% du fait de la guerre en Ukraine, mais dont les agriculteurs peuvent difficilement se passer.
L’exposition des produits à la volatilité dépend enfin des outils de protection dont bénéficient les filières.
Qu’il s’agisse de produits financiers pour se couvrir contre la volatilité sur les marchés internationaux (contrats à terme dit « futures » ou « options ») ou de mécanismes légaux tels que la contractualisation introduite par les lois Egalim, ces procédés formalisent des engagements entre plusieurs acteurs de la filière pour amortir l’impact de la volatilité. Pour autant, ces protections ne bénéficient qu’à une partie restreinte des produits agricoles : seuls les produits listés en bourse (cacao, blé, soja) peuvent faire l’objet de produits financiers, et la contractualisation demeure « globalement faible » en France3.
La volatilité des prix est un phénomène global, mais qui n’affecte pas toutes les filières de la même manière en raison de leurs spécificités structurelles et économiques.
Chez Quideos, nous pensons qu’il est donc crucial de proposer des outils de couvertures personnalisés, permettant à chaque acteur de se protéger à hauteur de ses besoins. Si vous souhaitez en savoir davantage, vous pouvez visiter notre site !
Sources :
1 La fraise Gariguette origine Bretagne passe de 9,1€ HT/kg le 10 juin 2024 à 4,78€ HT/kg le 18 juin 2024. Données France AgriMer.
2 Chiffres INSEE, analysés sur quideos.com
3 Cour des comptes, audit flash : le contrôle de la contractualisation dans le cadre des lois egalim : premiers enseignements pour les éleveurs bovins
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